Baisse des taux de la BCE : Une bonne nouvelle dans un contexte de remontée des taux de crédit 

La BCE a procédé à une nouvelle baisse de ses taux directeurs de 0,25 point afin de soutenir l’économie. Cette 3ème baisse de l’année intervient dans un contexte de hausse des tensions économiques en lien avec l’instauration de nouveaux droits de douane aux Etats-Unis et de risque de ralentissement de la croissance mondiale.

© AFP-KIRILL KUDRYAVTSEV

 0

Lors de sa réunion du 17 avril, la BCE a annoncé la 3e baisse de l’année de ses taux directeurs – de 0,25 point – et la 7ème depuis juin 2024 avec l’objectif de soutenir l’activité économique dans la zone euro, « les perspectives de croissance s’étant détériorées du fait de l’intensification des tentions commerciales », comme indiqué dans son communiqué. 

« Cette baisse des taux directeurs de la BCE est une très bonne nouvelle car elle intervient dans un contexte de remontée des taux de crédit en avril dans la moitié de nos banques partenaires. La politique accommodante que l’Institution mène depuis le début de l’année devrait permettre aux banques de limiter la hausse des taux de crédit et poursuivre ainsi leur stratégie commerciale offensive, au profit de ceux qui ont un projet immobilier à court terme. Ainsi, si les taux d’emprunt d’Etat continuent à rester stables aux alentours de 3,3 %, les taux de crédit devraient rester attractifs dans les prochaines semaines », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

En avril, les taux moyens se stabilisent à 3 % sur 15 ans, 3,20 % sur 20 ans et 3,40 % sur 25 ans, avec des taux plus bas négociés à 2,8 % sur 15 ans, 2,9 % sur 20 ans et 3 % sur 25 ans.

Newsletter MySweetimmo

La politique de Donald Trump pourrait impacter le marché immobilier…positivement !

Cette nouvelle baisse des taux de la BCE intervient dans un contexte de risque de ralentissement économique en lien avec la guerre commerciale lancée par Donald Trump début avril et l’instauration de nouveaux droits de douane.

La politique économique et commerciale menée Outre-Atlantique pourrait ainsi impacter le marché immobilier en France de plusieurs façons :

Un impact positif sur les taux de crédit via la politique menée par la BCE

La guerre commerciale menée par les Etats-Unis pourrait provoquer un ralentissement économique mondial, incitant des banques centrales comme la BCE à adopter une politique monétaire plus accommodante.

Cela se traduit déjà par des taux directeurs en baisse pour soutenir la consommation et l’investissement. Les banques devraient donc pouvoir continuer à proposer des taux attractifs, voire les baisser davantage si la BCE poursuit cette politique.

Une hausse de la demande pour l’immobilier considéré comme une valeur refuge

La volatilité boursière pourrait profiter au marché immobilier qui, aux yeux des investisseurs, retrouve son rôle de valeur refuge en période d’incertitudes. 

« On pourrait voir le retour d’investisseurs étrangers à Paris ou dans les zones littorales ou de montagne, mais aussi le retour de « petits investisseurs » souhaitant diversifier leurs placements et les sécuriser davantage en investissant dans l’immobilier, et ce, quel que soit leur budget, avec surement un attrait pour les petites surfaces », analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Un risque de remontée des taux d’emprunt d’Etat

Pour autant, un ralentissement de la croissance entrainerait un risque de hausse du déficit public, le budget 2025 ayant été établi sur la base d’une croissance de 0,9 % qui ne sera vraisemblablement pas atteinte. En outre, une baisse de la croissance réduit les recettes fiscales et alourdit les dépenses sociales, aggravant le déficit public, ce qui pourrait entraîner une hausse des taux d’emprunt d’Etat si la confiance des marchés diminue. A ce jour, ce n’est pas le cas : au contraire, les taux d’emprunt d’Etat à 10 ans, après avoir atteint un pic à 3,5 % mi-mars, semblent se stabiliser aux alentours de 3,3 %.

Les banques prêtes à proposer des taux attractifs

« Dans le contexte actuel, il est difficile de prévoir l’évolution des taux de crédit. Le marché se trouve à la croisée de plusieurs forces : le soutien de la BCE, qui pousse les taux vers le bas, et le risque budgétaire français, qui pourrait exercer une pression haussière… Mais aussi, d’un côté la volatilité boursière qui renforce l’attrait pour l’immobilier et de l’autre côté, l’incertitude qui pourrait à nouveau entrainer de l’attentisme. En attendant la baisse des taux de la BCE est une bonne nouvelle pour rassurer ceux qui ont un projet immobilier à court terme », conclut Julie Bachet.

Cette décision de la BCE pourrait ainsi permettre aux banques de continuer à proposer des taux attractifs en 2025, à condition que les taux d’emprunt d’Etat n’augmentent pas dans un contexte de risque de hausse du déficit public.

Par MySweetImmo