La cigarette électronique peut-elle déclencher un détecteur de fumée ?

Dans un logement, vapoter peut-il déclencher un détecteur de fumée ? Une question qui concerne autant les locataires que les professionnels de l’immobilier. Réponses et conseils pratiques.

homme fumant une cigarette elextronique sous un détecteur de fumee dans son salon

© adobestock

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Dans un logement, un bureau ou une colocation, la cigarette electronique peut-elle suffire à faire retentir une alarme incendie ? Si elle ne produit pas de fumée au sens classique du terme, la vapeur qu’elle émet peut parfois troubler certains capteurs. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises.

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Vapoter sous un détecteur : un faux pas qui peut coûter cher

Contrairement à la cigarette classique, la cigarette électronique ne produit pas de fumée issue de la combustion du tabac, mais une vapeur épaisse, composée principalement de glycérine végétale et de propylène glycol. Pourtant, cette vapeur visible, bien que sans odeur ni résidus nocifs, peut perturber le fonctionnement d’un détecteur de fumée.

La majorité des logements sont aujourd’hui équipés de détecteurs optiques, rendus obligatoires par la loi depuis 2015. Ces dispositifs émettent un faisceau lumineux en continu : dès qu’un élément en suspension — fumée, poussière, vapeur — vient troubler ce faisceau, l’alarme peut se déclencher.

Dans la plupart des cas, vapoter dans une pièce bien ventilée ne pose aucun problème. Mais si la vapeur est dense, que vous êtes proche du détecteur ou que la pièce est mal aérée, le détecteur peut l’interpréter comme un départ de fumée. Résultat : alarme stridente, panique inutile, voire appel aux secours dans un immeuble collectif.

Ce que dit la loi : liberté de vapoter, mais avec des limites

À ce jour, aucun texte n’interdit de vapoter dans un logement privé. La réglementation française encadre l’usage de la cigarette électronique dans les lieux publics (établissements scolaires, transports, lieux de travail fermés, etc.), mais le domicile échappe à ces restrictions.

En copropriété, c’est le règlement intérieur qui fait foi. Si celui-ci interdit le tabac dans les parties communes, il peut également s’appliquer à la cigarette électronique. Dans les halls, cages d’escaliers ou ascenseurs, mieux vaut donc s’abstenir, au nom du respect du voisinage et de la sécurité.

Dans une location, notamment meublée ou en colocation, le propriétaire peut inclure une clause limitant ou interdisant l’usage de la cigarette électronique à l’intérieur du logement. Cette clause est parfaitement légale à partir du moment où elle est clairement stipulée et acceptée par le locataire. C’est aussi une précaution utile pour prévenir les déclenchements intempestifs et éviter toute détérioration éventuelle.

En location courte durée, certains hôtes Airbnb ou conciergeries interdisent le vapotage dans leurs logements, au même titre que le tabac. Là encore, il ne s’agit pas d’une obligation légale, mais d’une règle contractuelle ou de bon usage.

En résumé : le vapotage n’est pas interdit chez soi, mais il peut être encadré. Les propriétaires, gestionnaires de biens ou syndicats de copropriété peuvent fixer des règles pour protéger les équipements, éviter les nuisances ou limiter les risques liés aux alarmes.

Bonnes pratiques pour vapoteurs et bailleurs

Que vous soyez locataire, propriétaire ou simple utilisateur, quelques précautions permettent d’éviter les désagréments :

  • Ne vapotez jamais sous un détecteur de fumée, même à distance.
  • Préférez une pièce bien ventilée, avec une fenêtre entrouverte ou un système d’aération.
  • Évitez les appareils à forte production de vapeur, surtout dans les petites pièces.
  • Si vous êtes propriétaire ou gestionnaire, pensez à mentionner les règles d’usage dans un livret d’accueil ou directement dans le bail.
  • En copropriété, mieux vaut rappeler les consignes dans les parties communes et sensibiliser les occupants à la présence de détecteurs.

Pour les locations saisonnières ou les colocations, un simple pictogramme “sans vapotage” dans les lieux sensibles (chambres, salon, salle de bain) peut suffire à prévenir les incidents. Dans les immeubles récents, où les systèmes d’alarme sont parfois interconnectés, un déclenchement peut avoir des conséquences plus lourdes : évacuation, intervention des pompiers, voire facturation.

Par MySweetImmo