Immobilier Paris : La tension locative reste forte
L’offre de biens à louer à Paris reste inférieure de 25 % à la situation observée avant la crise sanitaire. Dans ce contexte, les loyers continuent d’augmenter. L’évolution annuelle atteint +3 % entre janvier 2024 et janvier 2025 et +10,6 % sur 3 ans. Le point avec la dernière étude de SeLoger.

Nouveau
© adobestock
La hausse brutale des taux d’intérêt en 2022 a profondément bouleversé le marché immobilier, excluant de nombreux ménages du parcours résidentiel classique. Contraints de renoncer à l’achat, ces candidats à la propriété sont restés dans le parc locatif sans libérer leurs logements, accentuant ainsi la pression sur un marché national déjà tendu. À Paris, cette mécanique s’est traduite par un déséquilibre particulièrement marqué.
L’équipe scientifique de SeLoger identifie aujourd’hui trois dynamiques majeures sur le marché locatif dans la capitale : une offre structurellement réduite, des loyers qui continuent de croître à un rythme soutenu, et une demande locative toujours forte, bien que légèrement en recul.
Une offre locative inférieure de 25 % à son niveau pré-Covid
L’indice du stock de biens à louer à Paris met en évidence une situation particulièrement tendue : l’offre disponible y reste inférieure de 25 % à celle observée avant la crise sanitaire. Ce recul persistant contraste avec la dynamique observée dans d’autres grandes métropoles. À Marseille, Lyon, Bordeaux et Lille, l’offre locative repart à la hausse depuis janvier 2025, laissant potentiellement entrevoir les prémices d’un retour à l’équilibre.
À Paris, en revanche, aucune amélioration notable n’est visible, malgré les premiers signes de reprise sur le marché de la transaction. La capitale continue ainsi de se distinguer par une contraction de l’offre plus marquée et plus durable que dans ces 4 autres grandes villes françaises. Si les signes de reprise du marché de la transaction pourraient, à terme, contribuer à renforcer l’offre locative, des enjeux structurels majeurs demeurent : l’essor de la location touristique de courte durée le vieillissement du parc ou le nombre élevé de logements vacants dans la capitale, par exemple.
Indice du stock de bien à louer

Les loyers augmentent plus vite que l’inflation
Dans ce contexte de pénurie, les loyers à Paris continuent d’augmenter à un rythme soutenu. L’ évolution annuelle atteint +3 % entre janvier 2024 et janvier 2025, et +10,6 % sur trois ans. Ces chiffres témoignent d’une accélération marquée des loyers bien au-delà de l’évolution de l’inflation.
À l’échelle nationale, les hausses sont plus modérées, mais néanmoins significatives (+10,4 % sur 3 ans), ainsi que dans les 50 plus grandes villes de France (+10,4 % sur 3 ans). Paris reste un marché à part, où la pression locative maintient les loyers à un niveau historiquement élevé, malgré l’encadrement en vigueur.

La demande locative recule légèrement mais reste soutenue
Autre évolution notable : la demande locative à Paris montre les premiers signes d’un ralentissement, tout en restant élevée. Ce repli s’explique en partie par la reprise progressive du marché de la transaction, qui attire de nouveau les candidats à l’achat grâce à la baisse des prix…
La reprise du marché de la transaction apaise la demande locative

En effet, depuis le point haut du marché, les prix immobiliers à Paris ont chuté de -13,6 %, une baisse deux fois plus marquée que celle observée après la crise de 2008. Ce recul des prix, couplé à une légère détente des taux d’intérêt, redonne ainsi des marges de manœuvre aux ménages. Le pouvoir d’achat immobilier a ainsi progressé dans la capitale, passant de 28,5 m² à 30 m² en un an.
C’est ce rebond, encore timide, qui pourrait contribuer à rediriger une partie de la demande locative vers l’accession à la propriété, ce qui constituerait un facteur d’équilibre pour le marché locatif.