Gérer les personnalités difficiles en immobilier : 12 profils à désamorcer sans s’épuiser

Agents immobiliers, vous gérez bien plus que des biens : vous gérez des personnalités complexes. Découvrez les conseils de Jonathan Voogt pour gérer 12 profils difficiles sans vous épuiser.

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En tant qu’agent immobilier, tu ne vends pas seulement des biens. Tu gères des émotions, des attentes et parfois… des clients franchement compliqués. Que ce soit lors d’une estimation, d’une visite ou d’un appel de suivi, tu peux être confronté à des profils qui te testent, te provoquent ou te bloquent. Bonne nouvelle : il existe des techniques concrètes pour garder la main, sans entrer dans le conflit. Je t’explique ici comment gérer 12 types de personnalités difficiles que tu croiseras tôt ou tard.

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Le méfiant

Il remet tout en cause : ton expérience, tes chiffres, même ton honnêteté. Face à ce type de client, tu dois jouer la carte de la transparence totale. Appuie-toi sur des données vérifiables, sur ton savoir-faire, et sur les résultats de ton réseau. Montre-lui que tu n’as rien à cacher. Structure ton discours, sois cohérent, et anticipe ses objections. Plus tu es factuel, plus il baisse la garde. N’essaie pas de le convaincre à tout prix. Gagne sa confiance progressivement, avec méthode et preuve à l’appui.

Le bavard

Ce client est sympathique, mais il te fait perdre un temps fou. Il enchaîne les anecdotes, te coupe, part dans tous les sens. Ton rôle, c’est de l’écouter sans te laisser embarquer. Pour garder le cap, reformule ce qu’il dit et recentre doucement la discussion. Pose des questions fermées quand tu veux avancer. Une phrase qui fonctionne bien : « Je comprends, mais revenons à ce qui est important pour votre projet. » Il se sent entendu, sans que tu perdes la main sur l’échange.

Le froid

Tu fais face à une personne qui reste distante, répond par monosyllabes, ne montre aucune émotion. Pas de panique. Il s’agit souvent d’un client qui observe, qui teste ta solidité. Ne cherche pas à le faire sourire ou à le faire parler plus que nécessaire. Reste factuel, professionnel, efficace. Ce type de profil apprécie la rigueur, pas la complicité. Sois carré sur les étapes, précis dans tes documents, et fiable dans tes rendez-vous. Il finira peut-être par s’ouvrir, mais ton objectif reste la qualité du service.

Le “je sais tout”

Ce client pense tout savoir : sur le marché, sur les prix, sur les démarches. Il te reprend, t’interrompt, cherche à t’imposer ses vues. Ne te braque pas. Valorise d’abord son « expertise » avec une phrase comme : « Vous êtes déjà bien informé. » Ensuite, glisse des éléments techniques ou juridiques plus pointus pour reprendre la main. Par exemple : « Vous avez raison, et justement, depuis la loi Alur, ce point a évolué. » Tu montres que tu respectes son savoir tout en affirmant ta légitimité.

Le comportement agressif

Tu sens la tension dès le départ : ton interlocuteur est sec, voire insultant. Ici, tu dois poser une limite claire sans t’énerver. Rappelle calmement le cadre de la relation : « Je suis là pour vous aider, mais je vous demanderai de rester courtois. » Reste toujours factuel, ne monte jamais en pression. Si l’agressivité continue, mets fin à l’échange en expliquant que tu refuses de travailler dans ces conditions. Tu protèges ton énergie et tu montres que tu sais te faire respecter.

L’arrogant

Il te parle avec condescendance, te regarde de haut, doute de tes capacités. Ton réflexe naturel serait de lui prouver que tu vaux mieux… mais ce serait une erreur. Ne cherche pas à entrer dans la compétition. Garde ton calme, concentre-toi sur ton travail. Sois irréprochable, précis et professionnel. Laisse tes résultats parler pour toi. Ce type de client veut impressionner, pas coopérer. Tu ne le changeras pas. Mais tu peux lui montrer, par ton efficacité, qu’il a intérêt à te faire confiance.

Le manipulateur

Il est aimable, charmant, mais il te pousse à bout sans que tu ne t’en rendes compte. Il oublie ce qu’il a dit, te fait promettre des choses à l’oral, joue sur les zones grises. Ta meilleure arme : tout cadrer à l’écrit. Reformule systématiquement ses demandes par mail. Garde une trace de tout. Et ne te laisse pas entraîner dans des engagements flous. Reste clair, ferme et factuel. Le manipulateur cherche à profiter des failles. Si tu n’en laisses pas, il perd tout pouvoir.

Le passif-agressif

C’est le roi du sous-entendu. Il dit que tout va bien, mais soupire, t’envoie des piques déguisées. Il ne te confronte jamais directement, mais te mine doucement. Pour gérer ce profil, tu dois mettre les choses sur la table. Dis-lui simplement : « J’ai l’impression qu’il y a un malaise. On peut en parler ? » En ouvrant la porte au dialogue, tu coupes court au jeu toxique. S’il refuse de s’exprimer clairement, continue ton travail avec rigueur, sans te laisser atteindre.

L’insensible

Ce type de personnalité montre aucune reconnaissance, te traite comme un prestataire interchangeable. Il peut être brutal dans ses retours, voire blessant. Ne cherche pas à créer du lien. Ce client ne fonctionne que sur la logique. Appuie-toi sur les faits, les performances, les délais respectés. Ne prends rien personnellement. Ce n’est pas toi le problème, c’est son mode de communication. Ton objectif : livrer un service impeccable, qu’il le remarque ou non.

L’égocentrique

Il parle tout le temps de lui, veut tout contrôler, te coupe sans arrêt. Ce type de client veut briller. Utilise ce besoin à ton avantage. Flatte subtilement son ego : « Avec votre exigence, on va devoir mettre en place une stratégie sur-mesure. » Tu le valorises tout en gardant la main. Sers-toi de son besoin d’avoir raison pour l’impliquer dans tes décisions. Il aura l’impression de diriger, mais c’est toi qui poses les bases du travail.

L’inflexible

Il dit non à tout : baisse de prix, compromis, modification de l’annonce. Il refuse tout changement, même quand c’est dans son intérêt. Plutôt que de le confronter frontalement, utilise des scénarios. Montre-lui les conséquences de ses choix. Par exemple : « Si on maintient ce prix, on peut s’attendre à un délai moyen de 4 mois de vente. Si on ajuste, on peut viser 6 semaines. » Il faut qu’il voie par lui-même ce qu’il a à perdre. La rigidité se contourne par la projection.

Celui qui rejette les commentaires

Tu lui expliques pourquoi ça coince… mais il ne veut rien entendre. Il te dit que « tout va bien », que « ce n’est pas le moment », ou que « le problème vient de l’agence ». N’argumente pas. Pose des questions ouvertes : « À votre avis, pourquoi les visites ne donnent rien ? » S’il formule lui-même le problème, il sera plus disposé à entendre ta solution. Le but, c’est de l’amener à prendre conscience par lui-même, pas de le convaincre par la force.

Ce qu’il faut retenir. Tu l’auras compris, gérer des personnalités difficiles n’est pas une question de caractère, mais de méthode. Chaque profil a ses déclencheurs, ses peurs, ses mécanismes. Ton rôle, en tant qu’agent immobilier, c’est d’adapter ta communication sans jamais te renier. Respire, reformule, pose un cadre. Et surtout : protège ton énergie. Tu n’es pas là pour plaire à tout le monde, tu es là pour faire ton métier… avec calme, efficacité et intelligence humaine.

Par Jonathan Voogt