Immobilier : « Non, la reprise n’est pas foudroyante », Loïc Cantin (FNAIM)

Loïc Cantin, président de la FNAIM démonte l’idée d’une reprise immobilière rapide, alerte sur les fermetures d’agences immobilières et se félicite de la parution prochaine du décret formation. Interview Ariane Artinian.

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Loïc Cantin est l’invité de ce nouvel épisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le président de la FNAIM livre une analyse sans langue de bois du marché immobilier et lève le voile sur une avancée capitale : le décret formation.

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« Nous sommes sur un pallier, pas sur une dynamique de reprise »

Vous entendez que le marché repart ? Que l’immobilier reprend des couleurs ? Méfiez-vous des effets d’annonce. « Non, la reprise n’est pas foudroyante », tranche Loïc Cantin. Et il ne mâche pas ses mots : « Il faut être sérieux dans l’analyse économique. »

Alors que certains professionnels se félicitent un peu vite d’un frémissement, le président de la FNAIM remet les chiffres au centre du jeu : 794 000 transactions enregistrées à fin janvier, certes en hausse par rapport au plus bas (778 000), mais bien loin du million annuel qui symboliserait une vraie relance. « Nous sommes sur un palier, pas sur une dynamique de reprise solide », insiste-t-il.

2 500 agences immobilières ont mis la clé sous la porte en 3 ans

Derrière ces chiffres en légère remontée, la réalité du terrain est bien plus brutale. En trois ans, 2 500 agences immobilières ont mis la clé sous la porte. « C’est presque le double de la crise des subprimes », alerte Loïc Cantin. Trésoreries asphyxiées, marges laminées, turn-over à la hausse… Les professionnels paient au prix fort l’attentisme des marchés. « On en est à 10 % du tissu entrepreneurial immobilier qui a disparu. ». Un électrochoc nécessaire pour rappeler que le redressement du secteur reste fragile et que tout le monde ne tiendra peut-être pas jusqu’à la reprise.

Agents immobiliers : formés ou fermés ?

Mais le vrai sujet brûlant, c’est celui du décret formation que la FNAIM vient d’arracher après 11 ans de combat juridique. En clair : impossible demain d’être négociateur ou agent commercial sans formation préalable. Et ça change tout.

« On ne peut pas s’improviser professionnel de l’immobilier sans connaître les règles de base, de la lutte contre le blanchiment à la loi climat », assène Loïc Cantin. Le décret, qui devrait être publié courant mai 2025, imposera 42 heures de formation en six mois aux nouvelles recrues. Objectif ? Éviter les cow-boys de la transaction et redorer le blason d’un métier souvent décrié. « Il en va de la survie de la profession », lâche-t-il, lucide.

Le décret formation, un tournant pour la crédibilité

Pour Loïc Cantin, l’immobilier n’a plus le luxe de l’amateurisme. Ce n’est plus l’heure des discours rassurants, mais de la rigueur et de la compétence. « Il en va de la survie de la profession », affirme-t-il. Exercer ce métier exige un socle juridique ainsi qu’une connaissance des enjeux actuels — climat, déontologie, lutte contre la discrimination.
Et il prévient, sans détour : « On ne peut pas être chauffeur Uber le matin et négociateur l’après-midi. À nous de choisir. »

Vous voulez y voir clair sur la reprise de l’immobilier et le décret formation ? Ecoutez l’interview Mon Podcast Immo de Loïc Cantin sur votre plateforme préférée et abonnez-vous sans attendre.

Par MySweetImmo