Crédit immobilier : « Dans un contexte de hausse des taux, le nouveau PTZ est un vrai coup de pouce pour les primo-accédants »

Face à une remontée des prix et des taux d’intérêt, le marché immobilier amorce une reprise encore fragile début 2025. Pour Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP, « dans un contexte de hausse des taux, le nouveau PTZ est un vrai coup de pouce pour les primo-accédants ».

Portrait Michael Le Nezet, president Sofiap

© SOFIAP

Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP

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Après une crise marquée en 2024, le marché de l’immobilier ancien amorce ce premier trimestre 2025 une reprise timide, freinée par des conditions de financement strictes et une demande fragilisée. Quelle sera la trajectoire du secteur dans les prochaines années ? Que penser du PTZ entré en vigueur au 1er avril ? SOFIAP, filiale de La Banque Postale et de la SNCF, partage son point de vue.

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Une hausse des prix et des taux

L’évolution du secteur immobilier va dépendre des politiques monétaires et budgétaires dans un contexte économique toujours instable. Les chiffres du 1er trimestre 2025 le confirment : la baisse des prix est bel et bien enrayée.

Au cours des trois derniers mois, les tarifs de la pierre ont, en effet, progressé de +0,3% au niveau national. Et aucun segment du marché n’a échappé à ce changement de tendance. Alors que les villes du Top 10 et celles du Top 50 ont respectivement augmenté de +0,2% et +0,3% durant cette période, Paris a, quant à elle, grimpé de +0,7%. La plus forte hausse revenant aux villes rurales avec +1,1%.

Tout cela dans un contexte où les hausses de taux de crédit ont commencé. « Le cours de l’OAT, qui fixe l’évolution des taux, est durablement au-dessus de 3,20%. Ce qui laisse envisager des tarifs autour de 3,60%-3,70% des prêts immobiliers sur 20 ou 25 ans », rapporte Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP.

Une PTZ élargi depuis le 1er avril

Concrètement, le PTZ peut financer jusqu’à 50% du prix d’achat pour les ménages aux revenus les plus modestes. Ces quotités applicables, définies par décret, garantissent un soutien proportionné aux ressources des ménages, permettant de maximiser l’impact de cette mesure sur la relance du marché immobilier. 

Depuis le 1er avril, le PTZ est possible pour les logements collectifs neufs sur l’ensemble du territoire, avec des quotités identiques à celles existantes en 2024, soit entre 50 et 20% en fonction des revenus et du montant de l’opération. Pour les logements individuels neufs, pour lesquels le PTZ n’était pas ouvert en 2024, les quotités s’établissent désormais entre 30 et 10%.

« Dans un contexte de besoin de logement (autour de 450-500 000 logements par an du fait du vieillissement de la population) et de l’évolution sociologique des familles monoparentales, ce PTZ élargi est une bonne nouvelle. Cette mesure se traduit par des gains significatifs pour les emprunteurs », se réjouit Mickaël Le Nezet.

Des exemples de gains concrets pour les ménages

  • Un couple sans enfant à Granville (zone B1), avec 3 000 €/mois de revenus (tranche 2), achète un appartement neuf à 150 000 €. Avec un PTZ de 60 000 € (40%), sa mensualité diminue de 125 €/mois (-15%) par rapport à un financement bancaire classique sur 20 ans.
  • Un jeune actif seul à Albi (zone B2), au SMIC, acquiert une maison neuve à 120 000 €. Il peut dorénavant bénéficier d’un PTZ de 33 000 € (30 % du montant maximal d’opération de 110 000 €), réduisant sa mensualité de 80 €/mois (-12%) par rapport à un financement bancaire classique sur 20 ans.
  • Une famille avec un enfant à Narbonne (B2), avec 3 200 €/mois de revenus (tranche 2), accède à un appartement T3 neuf à 190 000 €. Un PTZ de 76 000 € (40%) permet une économie de 100 €/mois (-9%) par rapport à un financement bancaire classique sur 20 ans.

Le PTZ : vrai coup de pouce pour les primo accédants

« Dans le contexte actuel de crise du logement et de hausse des taux et des prix, la nouvelle version du PTZ est un vrai coup de pouce pour les primo accédants. Cette initiative va dans le sens d’un accompagnement des personnes dans l’acquisition de leur résidence principale et est complémentaire du prêt subventionné par l’employeur que nous proposons chez SOFIAP. A mensualité égale, 1% de taux a un impact de près de 10% sur la capacité d’emprunt : le prêt aidé par l’entreprise est synonyme de gain de pouvoir d’achat conséquent » ajoute Mickaël Le Nezet.

Et il ajoute : « Pour un emprunt de 100 000 € sur 20 ans avec 1% pris en charge par l’employeur, le salarié bénéficiera ainsi d’un pouvoir d’achat de 109 300 € (hors assurance). Sur 25 ans, on parle de 111 400 €. »

Par MySweetImmo